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les nouvelles de Jacques Martel

les nouvelles de Jacques Martel

En toute humilité, je travaille ma pierre brute et j'écris pour mon plaisir, peut être le vôtre, pour polir la pierre qui est en moi sans autre ambition


" Qui abandonne une fois, abandonne toujours " 11/ Le masto une nouvelle de Jacques Martel

Publié par Honneur et Patrie sur 15 Octobre 2019, 21:04pm

Catégories : #jacques Martel, #nouvelle

" Qui abandonne une fois, abandonne toujours " 11/ Le masto une nouvelle de Jacques Martel

11/ Le masto

Ils trottinaient dans la nuit. Depuis un certain temps, il sentait que l’élastique de son slip se distendait quand il lâchait. « Attends, attends ». Il s’arrêtait, enlevait ses rangers, baissait son froc. Christian le regardait faire, éberlué. «  Tu crois que c’est le moment de chier ? Et  tu ne peux pas aller dans le fossé ? ». «  Ta gueule, je ne chie pas, j’ai craqué mon slip ». « Quoi ? » « J’ai craqué mon slip ! ». «  Tu as craqué ton slip ? » et Christian de partir dans un fou rire. « Mais tu vas fermer ta gueule ! Je te rappelle qu’ils peuvent nous tomber dessus n’importe quand et ça n’a rien de drôle, ça me gêne pour courir » sifflait-il entre ses dents. Le dit slip volait dans la forêt. « Une de mes fans sera folle, rien qu’à l’odeur en le récupérant ».

Ceci étant dit, il se remettait à courir jusqu’à arriver à un chemin doté d’une tour. Des instructeurs les attendaient. « Allez, go, go, go, tous dans la tour ! Accroupis ! Je ne veux voir personne assis ! Toi, avec moi ! » Baudouin était content de ne pas avoir à supporter la position accroupie si chère aux asiatiques mais pas aux européens. Il suivait l’instructeur sans mot dire quand un mastodonte lui tombait dessus. Le mec devait bien faire la centaine de kilos. Il était équipé d’un plastron, de protections au niveau des tibias, de mitaines de MMA quand lui n’avait rien et était même handicapé par son sac et le poid de celui-ci. Les coups pleuvaient. Il en tombait comme à Gravelotte. Baudouin répondait comme il pouvait mais son chapeau de brousse était en plus tombé sur ses yeux. Il tentait de décocher quelques coups sûrs, mais l’autre ne bronchait pas : pis, il lui sautait dessus le faisant chuter sur le sol. « Allez Baudouin, relève-toi, bouge-le ». Il avait beau prendre appui sur ses pieds, pomper, l’autre ne bougeait pas d’un poil. Lui revenait en tête l’apprentissage de cet après-midi en close combat. Il lui fallait réfléchir, ne pas paniquer, ne pas sombrer, ne pas se fatiguer. Le masto était campé en Ground and Pound, et frappait quand Baudouin lui décochait un coup dans la gorge. L’effet fut immédiat. Le masto se relevait prenant sa gorge entre les mains. Baudouin se dégageait en faisant la crevette. Ereinté, cramé, il était en position de combat, prêt à repartir malgré tout.

« Ok ! Baudouin sur le côté ! En position gainage ! ». Sur les avant-bras et les pointes de pieds, il ne fallait pas croire que la fin du combat signifiait le repos. Le sac appuyait sur son dos pour le redescendre. Dès qu’il commençait à baisser le bassin, un instructeur lui décochait un violent coup de pied dans les abdominaux.

Christian passait à son tour au combat. Le masto avait changé. Il était frais mais Christian en vint à bout par la boxe, ne se laissant pas surprendre et n’allant pas au sol.

« Sortez vos cartes et vos boussoles. » … « On est ici, vous allez ici, vu ? Go ! ».

Il ne cherchait pas à discuter le pourquoi, et surtout pas le comment. Le comment c’était en courant.

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